Bienvenue sur le forum de frontières
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Bienvenue sur le forum de frontières

Forum de frontières
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-55%
Le deal à ne pas rater :
Coffret d’outils – STANLEY – STMT0-74101 – 38 pièces – ...
21.99 € 49.04 €
Voir le deal

 

 Pitreries cléricales de Jan Hittor

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
Janitor
Colon
Janitor


Nombre de messages : 32
Date d'inscription : 14/04/2007

Pitreries cléricales de Jan Hittor Empty
MessageSujet: Pitreries cléricales de Jan Hittor   Pitreries cléricales de Jan Hittor Icon_minitimeDim 22 Avr - 18:32

Alors que la nuit tombait sur Fort Espérance, les badauds commencèrent
à rentrer chez eux, une bonne journée de labeur venait de s'achever.
Hektor soupira. Le garde semi-orque était de garde, cette nuit. Depuis
qu'il faisait partie de la milice de la colonie, il s'était toujours vu
confier les tâches les plus ingrates. "Nettoyer la caserne fait aussi
partie de tes devoirs, soldat!" lui avait un jour dit Almur. Cela ne
faisait pas partie de ceux du sergent, fort heureusement. Le jeune
Hektor sourit à la pensée de prendre sa place, un jour. Plus de balai,
plus de seau, plus de nuit de garde. Tirant la brave sentinelle de ses
rêveries, un craquement se fit ouïr à quelques mètres de là. Une
silhouette sombre s'avançait hors des ténèbres, elle venait
certainement de la forêt. Beaucoup trop massive pour un gobelin, il
pouvait cependant s'agir d'un orque. Ces crapules se faisaient de plus
en plus agressives ces temps-ci. Il chercha une approbation dans le
regard de son compagnon de garde, mais celui-ci s'était déjà assoupi
contre la palissade qui protégeait la ville. C'était le moment idéal
pour briller aux yeux de tous! Hektor saisit sa lance à deux mains, la
braqua vers l'individu et s'avança de quelques pas, le visage grave et
le regard menaçant.

"Halte! Qui va là?" rugit le bâtard en tapant le sol terreux de son pied.

La lune, se dévoilant doucement derrière le déplacement des nuages,
éclaira la distance qui séparait la forêt des murs de la ville. Hektor
découvrit alors avec horreur un gaillard boiteux en cotte de maille, un
casque de fer enfoncé sur la tête, un bâton à la main. Un devin venu
des terres glacées et inconnues du Nord? Un funeste sorcier en quête
d'âmes à asservir? Un...

"C'est moi, idiot." dit simplement le nouveau venu en se découvrant la tête. C'était lui.

Dans l'auberge de Fort Espérance, la fête battait son plein. Tout le
monde buvait, chantait, les veuves comme les orphelins, les coureurs
pleurnichards comme les nains revanchards. Dans un coin de la pièce,
une musicienne enivrée jouait de son vieux crin-crin pourri dont le son
abominable était couvert par la clientèle délirante de l'auberge. Les
pauvres diables qui tentaient de dormir maudissaient mille et mille
fois tous ces crétins avinés. En réalité il n'y en avait qu'un seul, un
vieux rabat-joie de nécromancien, adorateur de Velsharoon. Bien
évidemment, il les menaça à de nombreuses reprises de conjurer une
armée de morts au milieu de la pièce, mais si les rares clients sobres
ne comprenaient pas l'ampleur de cette menace, les autres se
contentaient de rigoler et de vomir partout. Fracassant une chaise sur
la tête de Marek, il alla converser avec son chat mort-vivant dans sa
chambre. Activité malsaine selon la plupart des colons, et pas plus
bizarre que la chasse aux écureuils selon le principal intéressé. A la
mention de son sport favori, le coureur des bois tristounet assis au
fond de la salle commença à étaler de long en large tout son savoir de
ce qu'il appelait "l'art des vrais hommes".

C'est à ce moment que la porte s'ouvrit dans un fracas de bois. Un
grand blond aux yeux verts se tenait dans l'entrée, s'appuyant de tout
son poids sur le grand bâton noueux qu'il tenait. Un peu de sang séché
ornait son visage vieilli par le temps et la pluie, ainsi que sa cotte
de maille et sa cape, gracieusement offerte par un colon qu'il avait
rencontré quelques jours auparavant. Les habitués reconnurent sans
peine Jan, le prêtre de Baine, arrivé de la Côte des épées il y a
seulement quelques jours.

"Salut les amis, j'ai une histoire vraiment géniale à vous raconter!" déclara-t-il, les yeux pétillants de malice.

On lui installa une chaise près de la cheminée. Sans même prendre la
peine de se débarrasser de ses affaires souillées, il s'y assit et posa
son bâton à côté de lui. On lui demanda prestement de conter ses
aventures, mais il commanda une bonne bière et en avala la moitié avant
de commencer.

"Alors voilà... Vous vous souvenez, il y a quelques jours, je vous
avais raconté que le lieutenant de Fort Vaillant m'avait demandé
d'enquêter sur la tribu des Crocs Noirs auprès des Kanawaks. Eh ben ce
matin, alors que j'allais abandonner pour retourner chasser les
écureuils..." commença-t-il en faisant un clin d'oeil au coureur des
bois, "J'ai rencontré un nain assez typique... des nains. Il s'appelait
Mugrim, ou Maugrim, je sais plus, un nom de nain... Il était petit,
trapu, barbu, tout comme un nain... Et bardé d'une grosse armure et
d'un casque, comme s'il allait chasser un dracosire. Il était assez
vilain de visage, faut dire, mais il était bien brave. Je lui ai donc
aimablement demandé de m'indiquer le chemin de ce fichu camp orque, et
bonne âme, il m'a guidé à travers toute la forêt, jusqu'à une zone
forestière moins dense, où il m'indiqua trois lieux d'importance: une
forteresse orque, une crypte, et le fameux campement. Je l'ai donc
remercié et me suis rendu chez les Kanawaks."

Le prêtre prit une pause, sirota quelques gouttes de son breuvage, et continua à narrer son histoire...

"Bon, normalement, je devais y aller pour une mission, mais ma
curiosité a pris le dessus lorsque j'ai rencontré un vieux sage Kanawak
qui m'a proposé d'apprendre les coutumes orques locales. J'ai passé
toute la matinée et le début de l'après-midi en sa compagnie, et j'ai
appris tout ce qui pouvait s'apprendre au sujet des tribus de la
région. Par exemple, les Crocs Noirs, eux, ont un tertre sacré où sont
entreposés les corps de leurs plus grands guerriers, et il se situe
juste... Non, j'ai pas le droit de le dire, désolé. J'ai promis." En
entendant certains pousser des soupirs de déception, il ajouta avec un
sourire torve: "Mais je peux juste vous dire que des fois, quand les
chasseurs ramènent beaucoup de viande, c'est pas forcément du sanglier."

Le prêtre s'esclaffa devant l'expression dégoûtée et inquiète de ses auditeurs.

"Mais non, mais non! C'est une blague... Par contre l'histoire du
tertre, elle est vraie. Mais revenons-en au camp, des Kanawaks.. J'ai
donc demandé au chef de la tribu... Jesaisplukoi Lanceforte, et il m'a
expliqué qu'en réalité, les Crocs noirs avaient une dent (héhé) contre
nous à cause de morts-vivants qui les attaquent pendant la nuit. Oui,
je sais, ils sont cons, à part l'autre andouille de nécromancien qui
pionce à côté, on est des gens sympa, mais toujours est-il qu'ils nous
pensent responsables de ces saletés. Ni une, ni deux, je vais donc
avertir le lieutenant de Fort Vaillant, et, gonflé comme il est, il
m'envoie moi-même jeter un oeil dans cette fameuse crypte (qui est en
fait celle indiquée par mon guide nain). Je m'y rends donc, après, je
l'admets, m'être perdu une bonne dizaine de fois dans la forêt, et je
pousse la porte avec prudence. C'est là que les ennuis ont commencé.
Dès l'entrée, trois squelettes de halfelins ou de gnomes se jettent sur
mon dos et mes jambes en me griffant avec leurs sales doigts crochus.
Je les ai vite expédiés en l'air avec quelques manchettes, mais ils
sont revenus à l'assaut derechef. Une volée de coups de ma bonne
vieille masse a calmé leurs ardeurs. Je pensais qu'il n'y en aurait pas
plus les orques s'effraient facilement, après tout, mais par conscience
professionnelle, j'ai décidé de fouiller le mausolée de fond en comble.
Quelle erreur! Au premier tournant, toute une horde de ces saletés se
précipite dans ma direction. Prudent et rapide, je sors alors mon
symbole sacré de Baine en psalmodiant d'une voix terrible ces mots:
"Innominésatanis magnaveritas!". Même les morts s'agenouillent devant
la Main Noire! Le résultat ne s'est pas fait attendre: tous les
squelettes ont volé en éclats. Comme ça! D'un coup. En répétant la
manoeuvre à chaque fois, j'ai pu me frayer un chemin jusqu'au centre de
la crypte, de là où émanait l'aura maléfique qui enveloppait les lieux.
Quelle a été ma stupeur lorsque non pas dix, ni quinze, mais bien une
vingtaine de morts trônaient au milieu de la pièce. Grand malin, j'ai
accouru au milieu en brandissant le poing de Baine vers le ciel... Rien
ne se passa. Mon Seigneur a dû juger bon de me jouer ce vilain tour
pour me permettre de prouver ma valeur. J'ai donc subi l'assaut de ces
abominations une bonne demi-heure avant d'avoir fracassé le dernier de
ma masse, mais enfin, j'en avais fini. Encore une fois, je me trompais.
Du fond de la pièce, un orque aux yeux de cendre avança vers moi, un
cortège de morts-vivants l'accompagnant. Le malheureux a compris son
erreur lorsque j'abattis sur lui une colonne de feu divin, mais il
n'était alors pas tout à fait mort. Un terrible coup de taille vînt le
trouver et mettre fin à ses pêchés. Ha! J'étais fier de moi!"

Jan reposa sa choppe et observa les mines enjouées, intriguées et
amusées de son public. Il laissa quelques instants de silence pour leur
permettre de bien visualiser son héroïsme, puis il enchaîna.

"Je suis donc sorti de là, harassé. Je ne le savais pas encore, mais ce
n'était que le début. J'entrepris le chemin du retour avec entrain,
débordant d'une fierté méritée. Le lieutenant de Fort Vaillant allait
certainement me couvrir d'or pour une tâche si pénible. Avec un peu de
recul, je ne pense pas que ce sera le cas, mais j'étais optimiste, ce
soir-là. Au détour d'un chemin, deux ignobles orques crocs noirs,
ceux-là même avec qui les colons allaient enfin pouvoir traiter en
paix, prenaient en tenaille un coureur des bois blessé. Je volai vers
lui le plus vite possible, et mon bras vengeur s'abattit avec ferveur!
Un des orques s'écroula en gémissant, les os brisés. Son compagnon de
jeu, lui, rendit mon secours vain et de son cimeterre acéré, trancha
net la tête de ce pauvre hère. Mon visage s'empourpra d'une juste
colère, et à son tour, l'orque rejoignit le royaume de Kelemvor. Mais,
alors que j'allais donner au défunt coureur une dernière bénédiction
avant de le mettre en terre, deux nouveaux brigands porcins se ruèrent
sur moi. J'étais gravement blessé, et n'avais plus la force d'user de
mes dons divins, le bon sens eût voulu que je prenne mes jambes à mon
cou, mais si j'avais fait de la sorte, mes assaillants auraient été
libres de profaner la dépouille de ce brave forestier, et il était de
mon devoir de le défendre jusque dans sa dernière demeure! Je laissai
donc choir mon bouclier et saisis l'instrument justicier qui me servait
d'arme à deux mains, et me ruai sur les deux sauvages. Ce soir, alors
que le soleil commençait à se coucher, je combattis comme jamais je ne
l'avais fait. Mes deux adversaires ne tenaient presque plus sur leurs
jambes, subissant sans défense mes assauts brutaux et répétés, lorsque
leurs renforts arrivèrent dans mon dos. Je ne vis qu'un sourire sur les
immondes lèvres de ceux que je croyais être mes victimes, et qui
faillirent être mes assassins l'instant d'après. C'est une troupe de
coureurs qui vînt à mon secours. Elle hérissa de flèches les orques et
découvrit mon corps au milieu des leurs. On m'administra un soin
sommaire et m'escorta jusques à la fin de la forêt."

Le bainiste s'autorisa un bâillement disgracieux et acheva enfin son récit.

"Je dois retourner au Fort Vaillant demain, en attendant, je crois que j'ai bien mérité une chope gratuite!"

edit: j'ai un problème de mise en page, on dirait...
Revenir en haut Aller en bas
Arylin
Explorateur
Arylin


Nombre de messages : 176
Age : 46
Localisation : Le Marais
Date d'inscription : 07/02/2007

Pitreries cléricales de Jan Hittor Empty
MessageSujet: Re: Pitreries cléricales de Jan Hittor   Pitreries cléricales de Jan Hittor Icon_minitimeDim 22 Avr - 19:39

Installée dans un coin sombre de l'auberge, elle avait écouté le récit de l'étranger jusqu'à la fin, sans même tressaillir, emmitouflée dans sa cape noire et le visage recouvert à moitié d'une capuche sombre. A l'annonce de sa victoire finale, elle s'était levée sans un bruit et avait discrètement quitté la salle sans que quiconque ne lui prête attention, maudissant intérieurement ce nouveau "Héros" de Fort Espérance... La Peste soit sur tous ces stupides prêtres au coeur gonflé d'orgueil avec leur dévotion ridicule...

(Très joli récit, je me suis empressée de le publier sur le site, mais je crois que ma mise en page n'est pas top non plus... scratch désolée, je vais revoir ça)
Revenir en haut Aller en bas
Azarius
Explorateur
Azarius


Nombre de messages : 196
Age : 45
Localisation : République Tchèque
Date d'inscription : 08/02/2007

Pitreries cléricales de Jan Hittor Empty
MessageSujet: Re: Pitreries cléricales de Jan Hittor   Pitreries cléricales de Jan Hittor Icon_minitimeDim 22 Avr - 20:54

*écoute le récit tout en buvant ses bières*

Bravo jolie histoire!

*puis s'endort ronflant comme 3 nains*


(merci Arylin pour la mise à jour de l'histoire dur le site, j'étais pas assez rapide ce coup là Smile )
Revenir en haut Aller en bas
http://leon79.free.fr/frontieres
Contenu sponsorisé





Pitreries cléricales de Jan Hittor Empty
MessageSujet: Re: Pitreries cléricales de Jan Hittor   Pitreries cléricales de Jan Hittor Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Pitreries cléricales de Jan Hittor
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Jan Hittor le janitor, disciple de Ba... Heaum!

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Bienvenue sur le forum de frontières :: L'Auberge de Fort Espérance :: Il m'est arrivé une aventure...EXTRAORDINAIRE....-
Sauter vers: